Bravo Monsieur Martinez !
L’écoute dans la négociation.

C’est l’absence de droits qui crée le dumping social a-t-il écrit dans le journal Le Monde du 27 septembre.
Il proteste contre l’opposition que certains opèrent entre main-d’œuvre étrangère et mains-d’œuvre nationale.

Comme le Premier ministre l’a précisé à Laurent Wauquiez dans l’émission C’est Politique (France 2), il expose le fait migratoire comme, un phénomène incontournable, stable et continu dans l’histoire de l’humanité.

« Aux personnes qui prétendent qu’il faut reconduire à la frontière les travailleurs sans papiers, car leurs conditions de travail engendrent du dumping social, nous demandons si la prochaine étape de leur projet consisterait à renvoyer les femmes à la maison, car elle aussi sont victimes d’inégalités salariales… ?”

Choqués?

Vous avez, pour certains, été choqués par ce titre ? Bravo monsieur Martinez !
Peut-être parce que vous avez réagi face à une des idées préconçues ; la CGT c’est une organisation syndicale d’opposition systématique…

Savez-vous que c’est l’organisation qui signe le plus d’accords au niveau local ?

Peut-être avez-vous réagi face à un autre stéréotype ? Monsieur Martinez c’est la caricature du type pas sympa avec ses moustaches, et qui délivre des absurdités du XIXème siècle…

Savez-vous qu’il a eu le courage de rappeler les salariés à une solidarité qui se dissout aujourd’hui dans des réflexes de protection identitaire, et probablement contre les croyances des personnes qu’il représente?

Bien négocier, c’est bien écouter…ce que dit vraiment l’autre.

Dans l’émission C’est Politique (France 2) Le premier ministre et Laurent Wauquiez ne se sont pas écoutés hier soir :

• Vous avez un problème avec la vérité, Monsieur Wauquier !

• C’est vous qui avez un problème avec la réalité Monsieur Philippe !

Vérité et réalité, ça se discute…ça n’a pas été discuté…et Edouard Philippe paraissait bien las d’écouter Laurent Wauquier.

Je traverse la rue, je vous en trouve, un emploi !

Stéphane Bourcieu, (directeur de Burgundy School of Business), pointe, dans une tribune du Monde, qu’on aurait pu, en écoutant mieux l’horticulteur interpellateur, qu’il avait des difficultés car il visait un emploi municipal dans un contexte de restrictions budgétaires ; le Président aurait pu alors lui indiquer qu’il fallait se tourner vers le secteur horticole marchand.

« Il faut écouter ceux qui parlent, si on veut en être écouté”,

disait La Rochefoucauld,

conclut-il, après avoir rappelé que :

« L’écoute est une des dimensions centrales de la recherche des solutions dans les problèmes managériaux. Comprendre le problème sans chercher à le ramener à ses propres schémas de pensée ou solutions préconçues. »

En conclusion,

En lisant la tribune de Laurent Joffrin, directeur du journal Libération (26 septembre) et sa dure critique du livre de la philosophe Chantal Mouffe (Pour un populisme de gauche ; Albin Michel) on est désolé, avec lui, de découvrir qu’on n’a plus besoin d’écouter :

« L’action démocratique ne consiste pas à trouver la bonne politique par la délibération rationnelle et publique, mais à jouer sur l’antagonisme irréductible. »

Écoutez-donc, ce que je vous dis !

Yves HALIFA

28 septembre 2018