La pièce de théâtre
Vous êtes en 2022 sur l’île Maurice, dans l’océan indien, et vous avez une semaine de négociation pour préparer le texte fondateur qui sera entériné à Shanghaï dans un mois pour sauver, enfin, la planète Terre.
Huit délégués experts représentants chacun une zone géographique du monde, Chine, Russie, Union européenne, Brésil, Iran (représentant l’OPEP), Congo (représentant l’Afrique), États-Unis d’Amérique, plus le président de séance, modérateur, négocient sous nos yeux les modalités de travail et le contenu du texte soumis à délibération.
La pièce, mise en scène par un ancien géographe, militant écologiste, Frédéric Ferrer, est jouée par des comédiens bilingues tous réellement originaire du pays représenté.
C’est le dernier round de négociation, atmosphère tendue, tractations de couloirs, mots chuchotés, Médias aux aguets, discussions feutrées, désaccords, blocages, avancées et coalitions mouvantes sont à l’oeuvre.
Les comédiens, excellents, prennent des postures convenues, tragiques ou burlesques selon les moments.
Le metteur en scène surgit sur le devant de la scène pendant les suspensions de séance pour contextualiser et dramatise la situation réelle en brandissant les avertissements du groupe d’experts sur le climat (GIEC), l’historique de compromis et de promesses non contraignantes depuis 1990.
L’accord de Paris sur la réduction des gaz à effets de serre de 2015 est mort! les températures sont en train de dépasser 2° centigrades et vont très vite atteindre 7°!!!
La comédie du monde
Les négociations multilatérales sont longues, difficiles, épuisantes et improbables…
Les experts sont contestés, les médias infestés de fausses informations, les représentants politiques jouent à court terme en essayant de trouver des majorités improbables, mouvantes et fragiles.
Brexit, Mur américain, Union européenne en voie de dislocation face au regain des nationalismes, l’emploi d’abord, le climat plus tard.
Comment négocier quand des intérêts divergents s’opposent ?
Comment négocier dans l’urgence ?
Comment négocier sans la confiance des mandants (les électeurs, les nations, les États…) ?
Comment négocier en cherchant le plus petit dénominateur commun quand le plus grand s’est dissout ?
Comment ne pas sombrer dans les négociations bilatérales en favorisant ainsi la division?
Autant de questions posées par cette pièce de théâtre et par la réalité de tous les jours, en famille, dans l’entreprise, dans le pays et dans le monde.
Les réponses existent
Proposer une vision, un horizon réaliste au-delà des mandats électifs.
Prendre le temps pour y faire adhérer le plus grand nombre.
Identifier et investir des personnalités connues, non corruptibles, exemplaires, sans enjeux d’ego et de pouvoir.
Leur donner un pouvoir prescriptif pour sélectionner des solutions concrètes et des moyens de mise en oeuvre acceptables par tous avec des compensations sociales efficaces à très court terme.
Ouvrir des délibérations populaires sur ces bases et confier la décision finale à l’assemblée générale, de la famille, de l’entreprise, du pays, des nations unies…
Comment transformer l’utopie en réalité?
Se mettre d’accord sur ce qui nous rassemble;
Se mettre d’accord sur ce qui nous sépare;
Se mettre d’accord sur l’écoute du problème de l’autre pour que l’autre puisse nous écouter: ou autrement dit, faire de la compensation sociale.
Conclusion
Dans la pièce KYOTO FOREVER, le metteur en scène, Frédéric Ferrer, propose aux nations en dispute, lors d’une suspension de séance, de revenir s’installer à la place d’un autre pour regarder et analyser les situations avec les yeux de l’autre.
C’est un détail mais chaque détail compte pour que l’œuvre puisse être parfaite.
Yves HALIFA
Le 16 février 2019
Attention: plus que 7 jours pour aller voir la pièce!
Attention : plus que 3 ans pour empêcher l’inexorable
chaos du dérèglement climatique !
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