Négocier avec un collaborateur, avec un adolescent comme avec la vulgarité assumée devient-il de plus en plus difficile?
Brandir la méconnaissance de “la vie réelle” par ses interlocuteurs pour mieux les décrédibiliser n’est-elle pas une autre forme de l’irrespect?
Dress to impress…
Il vient de se produire une mini révolution au Capitole, en particulier au Sénat où le démocrate, Chuck Schumer, a autorisé le port du short et du sweat; la règle non écrite du dress to impress pour faire sérieux vient de disparaître.
Certains s’en félicitent au nom de la réelle représentation d’une population qui a changé , d’autres s’en inquiètent en arguant du fait que, ne plus respecter des symboles, risque de conduire à l’irrespect des personnes et donc des institutions.
Le bon sens…
Le Président de TOTAL Énergies, Patrick Pouyanné, membre du MEDEF a récemment interpellé son invité, le scientifique, spécialiste du climat, ancien président du GIEC, Jean Jouzel, qui venait d’expliquer (de ré expliquer) pourquoi il était important d’arrêter d’investir dès maintenant dans les énergies fossiles et de privilégier les énergies renouvelables, en lui opposant du: J’men batleK:
“Il ne m’a pas dit que j’avais tort, mais en substance, il a expliqué pourquoi il allait continuer comme avant. J’ai décrit les choses telles qu’elles sont face à un parterre de chefs d’entreprises, et j’ai reçu un accueil glacial.
Patrick Pouyanné a invoqué la « vie réelle » dont j’étais sûrement déconnecté.
Mais la vie réelle, c’est aussi l’équivalent du quart de la surface de la France qui a brûlé au Canada, les canicules et leurs morts, un pays comme l’Iran où l’on a arrêté de travailler pendant deux jours parce qu’il faisait 55 °C…L’écologie du bon sens nous mène droit à la catastrophe. Alors que d’un autre côté, la transition est porteuse de dynamisme économique, d’innovation, d’emploi ! Peut-être pas à très court terme, mais à dix ou quinze ans. Mais je n’ai pas dit tout ça devant le Medef, parce qu’à la fin, j’en ai marre…“
Tout le monde s’en bat LEK?
L’art de la négociation se structure avec la confrontation des problèmes de chacun, c’est l’art du respect mutuel. Il repose également sur ce l’on nomme les bons accords sur les désaccords pour pouvoir progresser ensemble.
Si je m’occupe du problème de l’autre, il s’occupera du mien; il vient de se créer une relation d’interdépendance qui conditionnera ainsi la réussite de la négociation.
Et le dialogue social?
Un article du quotidien Le Monde (daté du 21 septembre) attire l’attention sur le fait que les CSE (comités sociaux et économiques) se saisissent peu des thématiques environnementales.
Pourtant un ANI (accord national interprofessionnel ) a été signé le 21 avril dernier sur la prise en compte d’indicateurs d’un bon dialogue social vert: achats responsables, gestion des ressources humaines, organisation du travail … mobilités durables, climatisation, chauffage, adaptation des horaires de travail…
Mais qui s’en bat lek? Les élus, les employeurs? les managers?
Autrement dit, est-ce que le dialogue entre lanceurs d’alerte et décideurs politiques, économiques et sociaux est enclenché pour assurer une transition écologique rapide et socialement acceptée?
Monsieur Pouyanné devez-vous laisser la place à d’autres dirigeants plus concernés? Devez-vous revenir dans la vie réelle et sortir de votre bulle toxique?
et pour conclure:
Yves Halifa
21 septembre 2023
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