Bientôt les élections régionales en France. Dans un an les élections présidentielles. Le taux d’abstention probable est très élevé et c’est parce que, dit-on, la méfiance envers les personnalités politiques n’a jamais été aussi importante. Lorsqu’on interroge “l’homme de la rue” (ce peut être parfois une femme…), on entend très souvent cette phrase: “je suis dégoûté(e) par cette bagarre d’egos”!
Peut-on en conclure que la démocratie est en danger, ou bien pour citer Winston Churchill: ”
“La démocratie est un mauvais système,
mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes”!
Le vote quel qu’il soit est en effet un pis aller; dans un vote, il y a toujours des gagnants et des perdants ; et quand trois personnes sur cinq disent, Oui, et deux sur cinq disent Non, il y a presque obligatoirement un ressentiment, qui risque de nuire à la qualité d’exécution de la décision majoritaire. Existent alors des procédures, dit-on dans les entreprises, des règles du jeu, dit-on dans les familles, des accords de méthode, dit-on en négociation sociale, des Constitutions, dit-on dans des États-Nations, qui vont être négociés préalablement pour faire accepter le résultats des votes aux minoritaires.
On montrera alors du doigt les mauvais perdants, comme dans le sport quand l’un des joueurs, ou l’une des équipes, contestent le résultat ou la décision de l’arbitre, qui, bien sûr, est soit incompétent, soit vendu au vainqueur…
Ainsi, pour éviter le vote, on choisit parfois la délibération, la concertation ou la négociation. La confusion entre ces termes reste souvent savamment entretenue, pour que la décision finale puisse appartenir à celle ou celui qui aura eu la plus forte capacité à convaincre, influencer, séduire ou menacer.
Ce n’est pas tout, ces délibérations, légitimes et constructives, sont en général vécues négativement par les électeurs; ils les perçoivent comme une mauvaise cuisine qui se concocte loin de leurs yeux et elles apparaissent, pour certains, comme une trahison de leurs propres votes.
Nous sommes donc en pleine contradiction, car non seulement l’électeur ne se sent pas représenté, mais, poussé dans ses retranchements sécuritaires, il donne alors la préférence à un chef charismatique. Le grand mot étant lâché, que veut-il vraiment cet électeur “trahi”?
Max Weber, sociologue de la fin du XIXème siècle, nous informe:
On fabrique ainsi, des héros de guerre, des spationautes, des hommes-médecine, des faiseurs de pluie, des grands sportifs, des exorcistes, des prêtres, des experts du Droit…
Quelle prémonition!
Survient alors le fameux coup de balai.
110!
Yves Halifa
14 juin 2021
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